Élus du personnel : une force humaine au cœur des entreprises.

06 novembre 2025

Derrière chaque représentant du personnel, il y a un salarié engagé qui fait vivre le dialogue social au quotidien.
Mais la réalité montre un essoufflement : moins de candidats, des moyens réduits et une mission de plus en plus complexe.
Heureusement, la parité progresse et la passion du collectif reste intacte
.



 Portrait des représentants du personnel en France : entre engagement et essoufflement.

La loi supprimant la limite de trois mandats successifs pour les représentants du personnel vient d’être publiée. Cette mesure, instaurée en 2017 dans le cadre de la réforme du Code du travail, était très contestée par les syndicats. Elle contraignait souvent à écarter des élus expérimentés, dans un contexte où il est déjà difficile de trouver des volontaires pour s’engager.

Selon une étude récente de la Dares (Direction de la recherche du ministère du Travail), la France compte environ 601 000 représentants du personnel dans le secteur privé , soit 6 % des effectifs des entreprises de plus de dix salariés.
Une proportion en recul depuis la réforme de 2017, mais qui témoigne toujours d’un fort engagement syndical au quotidien.


 Des élus expérimentés mais peu renouvelés.

Le représentant du personnel type est un salarié ancien et stable dans son entreprise :

  • 55 % sont présents depuis plus de 12 ans, contre 41 % pour la moyenne des salariés.

  • Les deux tiers exercent leur mandat depuis au moins 4 ans.

  • Les délégués syndicaux, qui négocient directement avec l’employeur, sont particulièrement ancrés : un tiers d’entre eux ont plus de 10 ans de mandat.

La Dares note toutefois une légère évolution : en 2023, un quart des représentants ont moins d’un an de mandat (contre 14 % en 2017). Un signe de renouvellement, même limité.


Un engagement fragilisé.

Deux phénomènes préoccupants se confirment :

  1. Une baisse du taux de syndicalisation : 53 % des représentants sont syndiqués, contre 56 % en 2017.

  2. Une hausse des “carences totales” lors des élections professionnelles, faute de candidats.

Cette désaffection s’explique par le découragement, la réduction des moyens accordés aux représentants et la technicisation croissante de leurs missions.


 La parité progresse.

Pour la première fois, la parité hommes-femmes se rapproche de l’équilibre :

  • 42 % des représentants du personnel sont des femmes (38 % en 2017).

  • 44 % parmi les élus CSE.

  • 34 % parmi les délégués syndicaux (contre 27 % en 2017).


 En conclusion .

Malgré les obstacles, la représentation du personnel reste une force essentielle du dialogue social.
La suppression de la limite des mandats permettra peut-être de conserver des élus expérimentés, tout en laissant la place à une nouvelle génération plus mixte et plus ouverte, prête à relever les défis sociaux d’aujourd’hui.